Action Lyft : quels résultats financiers ce soir ?

Lyft, la grande concurrente d’Uber, publiera ce soir ses résultats financiers trimestriels après la clôture des marchés boursiers américains.

Une phase-test relativement cruciale pour le groupe américain spécialiste du VTC, qui a fait son entrée en bourse il y a seulement quelques semaines, alors qu’Uber devrait faire son IPO vendredi, et lever à cette occasion jusqu’à 9 milliards de dollars.

Profitant des déboires juridiques d’Uber pour lui voler la primeur d’une IPO, Lyft a fait une entrée fracassante à la bourse de New York le 29 mars.

Avec une cotation à l’ouverture de 72 dollars l’action, les investisseurs se sont rués sur la licorne californienne pour porter le titre à près de +9 % et porter sa capitalisation de 24 milliards de dollars avant de chuter de près de 12 % dès la séance suivante, à 69 dollars.

Touchant un point bas à 54,32 € à l’annonce des modalités de l’IPO d’Uber le 26 avril, son cours évolue depuis un mois dans une fourchette comprise entre 60 et 62 dollars, soit plus de 20 % sous sa valeur d’introduction du 30 mars, et le groupe est désormais évalué à moins de 20 milliards de dollars.

Des pertes atteignant la moitié de son chiffre d’affaires

Plébiscitée pour ses bons résultats, Lyft est autant désavouée pour ses pertes. L’entreprise californienne a doublé son chiffre d’affaires en 2018 (2,16 milliards de dollars) et explosé son nombre de chauffeurs au dernier trimestre.

Avec 30,7 millions d’utilisateurs transportés par 1,9 million de drivers l’année dernière, Lyft possèderait, selon Reuters, près de 40 % de parts de marché du VTC aux Etats-Unis.

Mais la grande concurrente d’Uber a également creusé ses pertes de 30 %, qui ont atteint 911 millions de dollars.

Une nouvelle sanction des marchés ?

Beaucoup d’observateurs et d’analystes estiment que Lyft sera à nouveau sanctionné par les marchés à la publication de ses premiers résultats trimestriels de l’année 2019, ce soir, après la clôture de Wall Street.

Et pour cause : d’après le Financial Times, l’essentiel du capital flottant de Lyft (60 %) feraient l’objet de positions « shorts », les investisseurs pariant donc largement sur les déconvenues du titre.

Pour certains, ces mouvements seraient aussi stratégiques, avec l’intention, en résonnance, de baisser la valeur de l’introduction en bourse de son concurrent Uber.

D’après le Wall Street Journal, le consensus table sur 978 millions de dollars supplémentaires de pertes au 1^er trimestre 2019, et 740 millions de dollars de revenus.

Les analystes surveilleront également la progression du nombre de ses chauffeurs. Selon le quotidien économique, celui de ses chauffeurs actifs quotidiens aurait ralenti le trimestre dernier, en croissance de 6,9 % par rapport au T2 2018.