Rendements obligataires : le taux dix ans de la France est repassé ce matin au-dessus de zéro

C’est une première depuis trois mois. Le rendement de la dette obligataire française à 10 ans est repassé brièvement en territoire positif ce matin et frôle la barre des 0% vers 11h10 à -0,013%.

Cet été, celui-ci avait plongé en zone négative après une intervention de l’ancien président de la BCE propice à un nouvel assouplissement de la politique monétaire européenne, pour finir par toucher un plus bas de 0,438% à la mi-août au plus fort des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

Mais ces derniers jours, son rendement semble avoir profité d’un ensemble d’éléments allégeant l’aversion au risque des marchés.

Son cours s’est redressé plus franchement mardi, à l’instar des indices boursiers et du rendement des obligations américaines à dix ans (monté jusqu’à 1,869% en fin d’après-midi), sur fonds d’espoirs d’un accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis et d’indices PMI américains d’une relative bonne tenue.

Rendement de l'obligation France 10 ans

Aux Etats-Unis, l'indice PMI des services de l'ISM est ressorti meilleur qu'attendu au mois d'octobre, remonté à 54,7 après 52,6 au mois de septembre et au-dessus du consensus des analystes qui l'anticipait à 53,5.

La semaine dernière, l'administration américaine avait aussi publié de bonnes statistiques en matière d'emploi : les créations dans le secteur non agricole ont atteint 131k après 167k le mois précédent, et alors que ces dernières étaient attendues en forte baisse avec 80K postes créés. Quant au taux de chômage du pays, il demeure toujours très bas, à 3,6%.

Les dernières interventions des banques centrales américaine et européenne avaient préalablement soutenu la tendance. Aux Etats-Unis, le président de la Fed Jerome Powell avait indiqué la semaine dernière que l’institution monétaire entamerait une pause après avoir, coup sur coup, abaissé par trois fois ses taux d’intérêt directeurs, et porté un regard plutôt optimiste sur le momentum de la conjoncturee américaine. A Francfort, la dernière conférence de presse de Mario Draghi n'avait pas réservé de surprise particulière et s’était soldée par un statut quo.

Hier, la bonne tenue des indices PMI et ISM publiés depuis a d’autant plus abaissé les probabilités d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt directeurs de la Fed d’ici à la fin de l’année (environ 5% ce matin, selon le baromètre CME FedWatch), et donc d’une pression sur les rendement des obligations souveraines.

Enfin, ce matin, le taux 10 ans français a continué de s’apprécier jusqu’à un niveau positif après que les données définitives des PMI des services en Europe sont ressorties supérieures aux premières estimations publiées il y a quelques jours.