Achat Société Générale : L’action SocG relance sa tendance haussière

La cassure technique relance la dynamique haussière

L’action Société Générale retrouve enfin une dynamique plus lisible après plusieurs mois à tourner en rond sous son sommet d’août autour de 59 €. Depuis début novembre, le titre s’est réveillé avec un rebond de plus de 10 %, effaçant progressivement le blocage technique qui freinait la tendance haussière. Le franchissement, ce matin, du précédent plus haut confirme ce changement de rythme. Ce n’est pas qu’une simple extension du mouvement de fond, mais un signal qui ouvre la porte à un nouveau rallye haussier, avec un premier cap logique vers la zone des 65 €, correspondant au sommet du printemps 2008.

Le contexte politique français reste néanmoins un paramètre central. La banque, comme ses pairs, est particulièrement sensible à toute montée du risque institutionnel. Un regain de tensions autour d’une éventuelle censure ou d’une dissolution pourrait casser l’élan actuel aussi vite qu’il s’est mis en place. Autrement dit, la trajectoire de Société Générale dépend désormais autant de la force du flux acheteur que de la stabilité du paysage politique.

Graphique journalier du cours de l’action Société Générale - niveaux clés

Une exécution disciplinée qui renforce la rentabilité et le potentiel haussier

Sur le fond, si le marché revient sur le titre, c’est parce que l’histoire fondamentale est plus solide qu’elle ne l’a été depuis longtemps. Les taux longs restent nettement plus élevés qu’avant le Covid, ce qui permet à la banque de recycler ses anciens prêts à des conditions plus favorables. Cela se traduit mécaniquement par une marge d’intérêt renforcée. À cela s’ajoute la transformation rapide menée par Slawomir Krupa. Sa stratégie est simple mais exécutée avec une discipline rarement vue dans une grande banque française : réduire le périmètre aux activités réellement créatrices de valeur et comprimer les coûts pour retrouver un modèle plus efficace.

Cette approche produit des résultats visibles depuis le début de l’année. Au troisième trimestre, Société Générale a affiché une progression de 11 % de ses profits sur un an. À titre de comparaison, Crédit Agricole n’aurait pas été en croissance sans la réévaluation de sa participation dans Banco BPM.

Côté valorisation, le marché valorise aujourd’hui la banque autour de 10 fois ses bénéfices glissants et 8–9 fois ceux anticipés. C’est déjà la partie haute de ce que les investisseurs acceptent pour une banque traditionnelle. Mais la vitesse de la transformation en cours rend ces multiples moins significatifs. Si le management ancre durablement un rendement des capitaux propres tangibles (ROTE) au-dessus de 10 % (déjà 10,5 % sur les neuf premiers mois de 2025 contre 7,1 % un an plus tôt) une valorisation autour de 1x la valeur tangible paraît logique. Cela renverrait vers un prix d’environ 70 €, ce qui laisse encore un potentiel de re-rating appréciable si la trajectoire reste intacte.