Du côté des indices sectoriels européens et des valeurs françaises
Les décisions des investisseurs ont traduit une très nette rotation sectorielle, avec un rebond marqué de l'énergie (+9,9%) à la faveur de l'offre publique d'achat de 64 milliards d'euros de Royal Dutch Shell sur BG Group, ce qui a notamment profité à Maurel & Prom (+21,6%), CGG (+19,6%), Technip (+6,6%) et Total (+3,2%).
Les ressources de bases (+3,4%), autre secteur malmené depuis près d'un an compte tenu du recul des cours des matières premières, bénéficiait lui aussi d'un regain d'intérêt de la part des intervenants, à l'image d'ArcelorMittal (+7,4%). En fin de tableau, l'assurance (-5,5%), la chimie (-4,2%) et la distribution (-3,4%) faisaient en revanche l'objet de dégagements.
Du côté des statistiques macroéconomiques
Aux Etats-Unis, le Département du Commerce a estimé que le produit intérieur brut avait progressé de +0,2% au premier trimestre, contre +2,2% au quatrième trimestre 2014 et alors que les analystes tablaient en moyenne sur une hausse de +1%.
Cette contreperformance s'explique en grande partie par la vigueur du dollar américain et la chute des prix de l'énergie ; elle n’en est pas moins surprenante.
Le Département du Travail a pour sa part indiqué que l'économie américaine avait créé 126 000 emplois en mars, soit nettement moins que les 256 000 constatés en moyenne depuis un an.
Le taux de chômage est resté stable à 5,5% soit son plus bas niveau depuis 2008. Les chiffres relatifs au mois d'avril seront communiqués le vendredi 8 mai à 14h30.
Au sein de la zone euro, les derniers indicateurs économiques ont été légèrement moins encourageants que précédemment, notamment s'agissant des mesures de la confiance effectuées par la Commission Européenne.
Il faut dire qu'après la hausse marquée et quasi-continue de ces six derniers mois, l'accalmie constatée tant sur le sentiment économique (à 103,7 points) que sur la confiance du consommateur (à -4,6 points) s'avère légitime et ne remet nullement en cause l'amélioration conjoncturelle.
Le constat est d'ailleurs identique du côté des indicateurs d'activité économique, puisque les indices PMI de la zone euro ont marqué le pas, et ce alors même que le PMI Composite avait enregistré en mars son meilleur niveau en 4 ans.
L'accentuation du rythme de croissance devrait donc se poursuivre au cours de ce second trimestre, soutenu par le recul de près de 25% de la parité euro dollar sur un an glissant, ainsi que grâce aux conséquences économiques très probablement positives de l'action financières de la Banque Centrale Européenne initiée en début d'année.
Du côté des devises et des matières premières
Sur le marché des devises, la monnaie unique européenne (+4,4% à 1,121$) a fait l'objet d'une reprise face au dollar américain, tout comme la livre sterling (+3,5% à 1,535$), le franc suisse (+4%) et le yen (+0,4%).
Ce recul global du billet vert a mécaniquement profité aux matières premières, à commencer par le baril de pétrole (+21%), mais aussi au sucre (+11%), au cacao (+9%) ou encore au cuivre (+5%). Les métaux précieux n'en n'ont en revanche pas profité puisque l'or (+0,1%) est resté stable, tandis que l'argent (-3%) reculait. Le groupe des céréales restait quant à lui sous pression, à l'instar de l'avoine (-10%), du blé (-7%) et du maïs (-4%).
Conclusion
Comme nous l'envisagions le mois dernier, les premiers signes d'affaiblissement de la tendance haussière sur les marchés actions se sont concrétisés. Cette période de consolidation pourrait d'ailleurs se prolonger compte tenu de la saisonnalité, comme l'illustre l'adage boursier bien connu des investisseurs "Sell in May and go away".
Il semble donc pertinent d'adopter une exposition sur les actions plus modérée dans l'optique de se renforcer au terme de cet épisode correctif. Il convient en effet de ne pas perdre de vue que la tendance de fond reste encore haussière, et que de nouveaux sommets pourraient donc être enregistrés dans le courant de l'année.