Vente Microsoft : L’analyse technique envoie un signal d’alerte sur le titre    

L’asymétrie devient en faveur des vendeurs sur l’action Microsoft

La configuration technique de l’action Microsoft s’est nettement dégradée ce mois de novembre. Après avoir tenté de rebondir sur le seuil des 490$ début septembre, le géant technologique l’a finalement enfoncé la semaine dernière dans le sillage du regain d’aversion au risque généralisé. Ce niveau correspondait à une zone charnière, formant ainsi une figure en « double sommet ». C’est une structure classique qui signale un basculement du rapport de forces entre acheteurs et vendeurs et ouvrant en théorie la voie à un régime de marché davantage « vendre les rebonds » que « acheter les creux ».

Le titre trouve pour l’instant un soutien fragile au niveau de sa moyenne mobile à 200 séances, actuellement proche de 467$, mais peine à rebondir malgré le retour d’appétit pour le risque observé depuis vendredi, en particulier sur la tech américaine. Ce manque de réaction alors que Wall Street se redresse suggère que certains investisseurs profitent du moindre rebond pour alléger leurs positions sur un titre avec un multiple d’environ 30 fois les bénéfices anticipés, après plusieurs années de surperformance et de re-rating alimenté par l’enthousiasme autour de l’IA.

En cas de poursuite de la baisse, le prochain support majeur à surveiller se situe autour de 440$, un objectif crédible si la « respiration » à Wall Street des dernières semaines n’est pas encore terminée. Sous ce niveau, on entrerait dans une zone où même les investisseurs de long terme, très gagnants sur plusieurs années, pourraient commencer à sécuriser des profits plus massivement, ce qui renforcerait la pression vendeuse à court terme. À l’inverse, un rebond durable au-dessus de 490 dollars invaliderait progressivement le scénario de retournement et indiquerait que les gros portefeuilles continuent de considérer Microsoft comme un cœur de portefeuille incontournable malgré la concentration des risques sur quelques mégacaps.

Graphique journalier du cours de l’action Microsoft - niveaux clés

La croyance des marchés sur le leadership de Microsoft dans l’IA sera clé

Le narratif autour du succès de Microsoft dans l’IA reste déterminant pour l’évolution du titre à court/moyen terme. Le groupe a affiché des résultats records, avec plus de 280 milliards de dollars de chiffre d’affaires et environ 100 milliards de bénéfice net sur le dernier exercice, portés par la montée en puissance d’Azure (environ 75 milliards de revenus, +30 % sur un an) et l’intégration de Copilot dans tout l’écosystème Windows et Office. Dans le même temps, la firme investit des dizaines de milliards par an dans les centres de données et ses propres puces Maia et Cobalt pour réduire sa dépendance à Nvidia et améliorer le couple coût/performance de ses offres cloud et IA.

Or, le « champion » de l’IA aux yeux du marché n’est pas figé. Après avoir été lourdement décotée par rapport à Microsoft il y a encore un an, Alphabet a récemment enchaîné nouveaux plus hauts et surperformance spectaculaire, portée par l’adoption de Gemini et la reprise de sa division cloud, au point de repasser brièvement devant Microsoft en capitalisation. Cette rotation rappelle que les flux se redéploient rapidement vers l’acteur perçu comme le mieux placé pour transformer ses dépenses d’IA en marges et en cash-flow, pas seulement vers celui qui annonce le plus d’innovations.

Concrètement, si Microsoft parvient à démontrer que ses propres semi-conducteurs offrent un ratio coût/performance plus compétitif que les GPU de Nvidia pour une large partie des workloads IA, ou qu’elle intègre dans Copilot des fonctionnalités réellement différenciantes (avec à la clé une accélération visible des revenus récurrents par utilisateur), l’action pourrait redevenir sans conteste l’actif « pivot » du Nasdaq. À l’inverse, toute perception de retard sur le déploiement de ses puces de nouvelle génération ou de ralentissement de la traction commerciale de Copilot par rapport à ses rivaux renforcerait le scénario d’un titre qui cesse d’être acheté « quoi qu’il en coûte » et devient, au moins temporairement, une source de cash pour financer les nouveaux « favoris » de la cote.