Un titre prisonnier du cycle géopolitique mais soutenu par une dynamique budgétaire lourde
L’action Thales consolide depuis plus de six mois après une envolée fulgurante l’hiver dernier, dans le sillage du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche et des propos controversés de son administration à l’égard de l’Europe. Le géant français de la défense, qui avait doublé de capitalisation boursière en quelques mois, fluctue depuis dans une fourchette comprise entre environ 220 et 275 euros, au gré du sentiment vis-à-vis du conflit russo-ukrainien.
Depuis le début de l’automne, le regain d’espoir d’une désescalade sous l’impulsion de Washington a mécaniquement pesé sur le secteur de la défense. Lorsque la probabilité d’un accord de paix remonte, certains acteurs « vendent l’assurance » (la défense) pour racheter du cyclique, et la performance relative se retourne. Le catalyseur reste, par nature, imprévisible à court terme, mais à long terme, l’Europe devrait poursuivre son réarmement, quelle que soit l’issue du conflit.
Le point clé est budgétaire. D’un côté, l’Union européenne affiche une hausse rapide des dépenses de défense, avec 343 milliards d’euros en 2024 et une estimation autour de 381 milliards en 2025 (environ 2,1 % du PIB). De l’autre, l’OTAN a acté une nouvelle ambition structurante : 3,5 % du PIB pour le « cœur » défense, complétés par 1,5 % pour des postes de sécurité plus larges, dans l’esprit d’un objectif global à 5 %. Si l’on retient une hypothèse simple de croissance nominale de 3 % par an et une montée progressive de 2 % vers 3,5 % d’ici 2032, les dépenses militaires devraient être multipliées par plus de deux.