Les résultats du T3 et la politique française comme catalyseurs de court terme
Société Générale évolue en apnée depuis son record d’août à environ 59 €, rythmée par les à-coups politiques français. Deux à-coups de 10 % ont jalonné la fin d’été, d’abord après l’annonce de Bayrou de soumettre le gouvernement au vote de confiance, puis après l’échec du premier gouvernement Lecornu.
Le rebond de cette semaine, partagé par tout le compartiment bancaire, plaide pour un moteur plus large que le seul rachat d’actions d’1 Md€ : la promesse de suspendre la réforme des retraites jusqu’après 2027 augmente les chances de la formation d’un gouvernement de coalition bénéficiant d’une majorité au Parlement, donc à une baisse de la prime de risque « France ». Si une coalition de continuité se matérialise, la stabilité redeviendra un actif domestique rare, au bénéfice des banques.
Le calendrier resserre désormais l’étau sur le fondamental. À fin octobre, les résultats du T3 diront si la stratégie de Slawomir Krupa « simplifier et recentrer » continue de se matérialiser dans les chiffres. Le consensus vise un BPA de 0,36 € (+12 %) pour des revenus de 6,58–6,63 Md€ (-3,4 %).
Les investisseurs jugeront surtout la crédibilité d’un ROTE 2025 relevé « autour de 9 % » et d’un coût/financement ramené sous 66 %. Avec un bilan à capital robuste (CET1 > 13 %) et une politique de distribution combinant dividende et rachats, la banque dispose des moyens pour refermer une partie de sa décote si l’exécution suit et si le climat politique se normalise. À l’inverse, l’échec des tractations ou un durcissement réglementaire raviverait la prime de risque et reporterait la re-notation.