Le ralentissement des revenus vient challenger la valorisation d'Hermès
Pas grand-chose de spectaculaire ne se passe sur l’action Hermès, mais beaucoup de choses se renégocient en coulisse. Le géant de l’ultra-luxe tergiverse depuis trois mois après avoir corrigé d’environ 25–30 % par rapport à son sommet historique de février, qui avait brièvement propulsé la capitalisation au-delà des 300 Mds€ et un multiple de plus de 50 fois les bénéfices, bien au-dessus de la moyenne du secteur autour de 20x. Cette phase de digestion intervient sur fond de montée des droits de douane, de ralentissement de l’économie mondiale et d’une consommation chinoise décevante, même si Hermès signale depuis l’été une « légère amélioration » dans l’Empire du Milieu.
Fondamentalement, le marché sanctionne surtout un ralentissement de la croissance. Après une hausse du chiffre d’affaires de 15 % à taux constants en 2024, avec une marge opérationnelle de plus de 40 %, les ventes n’ont progressé « que » de 8 % au premier semestre 2025, à 8 Mds€. Hermès reste largement au-dessus de la moyenne d’un secteur quasi à l’arrêt cette année, mais à 50x les bénéfices, chaque point de croissance perdu fait pression sur la valorisation.