L’action Carrefour profite d’un signal encourageant de ses ventes en France
Après trois ans sous pression et une correction de plus de 40 %, l’action Carrefour pourrait être à l’aube d’un retournement haussier. Le titre a repris environ 20 % depuis son point bas de fin juin et vient surtout de franchir une ligne oblique baissière majeure passant par les principaux sommets de chaque année depuis 2022. Ce franchissement est d’autant plus significatif qu’il s’est opéré avec conviction, matérialisé par une progression d’environ 5 % la semaine dernière.
Ce signal technique haussier accompagne une évolution du narratif. Carrefour n’est plus seulement perçu comme une victime passive de la guerre des prix en France et de l’érosion du pouvoir d’achat en Europe, mais comme un acteur cherchant à reprendre le contrôle du tempo. Le retour à une croissance comparable positive du groupe en France au deuxième trimestre (+2,1 % en comparable), une première depuis 2023, a marqué un point d’inflexion psychologique important. La France restant le cœur du moteur de valorisation du groupe, tant que ce marché était en contraction, toute tentative de re-rating était vouée à l’échec. Le simple fait que la dynamique cesse de se détériorer suffit à modifier les anticipations.
Dans le même temps, la direction a envoyé un signal favorable aux actionnaires sur l’allocation du capital. La cession de l’activité italienne, structurellement déficitaire, illustre une volonté de ne plus diluer les ressources dans des géographies où la rentabilité est faible. Vient s’ajouter les 1,2 milliard d’euros d’économies de coûts attendus à horizon 2025, combinés au renforcement des alliances d’achats européennes, qui devrait améliorer le levier opérationnel.
Le marché commence également à réévaluer le profil financier du groupe. Les rachats d’actions réalisés sur les douze derniers mois (environ 260 millions d’euros) et la stabilité de la notation de crédit participent à restaurer une forme de crédibilité, après une période où Carrefour était traité comme un dossier essentiellement défensif. L’entrée récente de la famille Saadé au capital, à hauteur d’environ 4 %, renforce également la confiance.