Le pétrole flanche au cours de la pire séance boursière de ces trois derniers mois

Les cours du WTI et du Brent sont en baisse de 4,3% et 3,8% ce lundi après-midi alors que les marchés actions enregistrent leur correction en séance la plus importante depuis le mois de juin.

Tirés vers le bas à la fois par les inquiétudes des marchés relatives au coronavirus et un retour possible de la production libyenne, les prix du pétrole américain sont retombés sous les 40 dollars le baril, et ceux de la Mer du Nord sous les 41 dollars.

La reprise de la production de pétrole libyenne pèse sur le WTI

Arrêtées depuis janvier sur ordre du général Haftar, les exportations de pétrole libyen devraient reprendre dans les prochaines semaines : ce week-end, la Compagnie nationale libyenne du pétrole (NOC) a levé l’état de force majeur de certains sites du pays et annoncé la reprise de leurs activités. Une mauvaise nouvelle pour l’Opep qui peine déjà à faire respecter les engagements de quotas de production de certains de ses membres.

Réunis la semaine dernière, l’Irak, le Nigeria et les Emirats Arabes Unis ont été sermonnés par l’Arabie Saoudite, ces pays ne respectant pas assez scrupuleusement l’accord par lequel ils se sont engagés au sein de l'Opep+ à brider leur production de 7,7 millions de barils par jour.

Même si la production libyenne devrait reprendre doucement le niveau de sa production initiale – puisqu’une partie des sites restent sous le contrôle de l’opposition dans un pays toujours déchiré entre deux factions politiques – elle devrait abonder 1,2 million de barils de brut par jour supplémentaires (son niveau d’avant le blocus) à une période où la demande de de pétrole reste moribonde. D’après les dernières prévisions de l’Opep, celle-ci devrait être inférieure à 97 millions de bpj en 2020, contre 100 millions en 2019.

Risques de renconfinement et renforcement du dollar plombent aussi les prix de l'or noir

Les mouvements de sell-off des marchés actions jettent par ailleurs un froid sur les perspectives de la demande de brut de ces prochains mois. La remontée des cas de Covid-19, en particulier en Europe, a contraint plusieurs Etats à adopter de nouvelles restrictions pour enrayer la pandémie et les risques d’un reconfinement des Economies ne cessent de s'amplifier.

Face à ces craintes, les marchés actions affichent leurs baisses les plus importantes depuis le moisde juin. En Europe, le CAC 40 est passé sous les 4800 points dans le milieu d’après-midi, en chute de 3,8%. Le Dax 30 décroche de 4,4% et le FTSE 100 de 3,6%. Aux Etats-Unis, Wall Street flanche également : le Nasdaq baisse de 2,1% et le S&P 500 de 2,5%.

Enfin, le renforcement du dollar – en hausse de 0,8% cet après-midi face à l’euro et à un panier de devises, pèse aussi sur les prix du brut.

Malgré le dossier libyen, Goldman Sachs n’a cependant pas changé ses prévisions : la banque prévoit que le Brent atteigne 49$ le baril d’ici à la fin de l’année et remonte jusqu’à 65$ au 3^e trimestre 2021. Barclays a pour sa part révisé à la hausse ses projections, tablant sur 43$ le baril de Brent en 2020 et 53$ en 2021.

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