EUR/USD : la paire tangue entre BCE et stats américaines

Sans surprise, la banque centrale européenne a livré une décision de politique monétaire inchangée par rapport au mois, en confirmant le lancement de son programme de rachats d’actifs et en laissant le niveau des taux d’intérêts directeurs inchangés.

Conforme aux anticipations des analystes, la publication de cette décision n’a pas entraîné de réaction de marché sur le forex, laissant la paire euro-dollar stable, à 1,1113 dollars. La monnaie européenne s’est ensuite appréciée après les statistiques américaines décevantes des commandes de biens durables, et lors de la conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi. La paire EUR/USD a ainsi légèrement progressé de 0,17% à 1,1158$ peu avant 15h. Mais elle est retombée dans le rouge après la publication des PMI des Etats-Unis à 15h45. Vers 16h10, le dollar se renforce de 0,16% face à l’euro pour remonter à 1,1113$.

Des mesures de relance à l’utilité « substantielle »

Pour sa dernière conférence de presse, le président de la BCE Mario Draghi est revenu longuement sur le package de mesures de relance annoncé en septembre dont il a défendu l’utilité et la pertinence.

M. Draghi a assuré que ce package apportait un soutien monétaire substantiel qui permettra de faciliter les conditions d’accès de crédit aux entreprises et aux particuliers, et qu’il contribuera à supporter l’expansion de l’économie de la zone euro, à maintenir la tension sur les prix domestiques et à converger vers l’objectif d’inflation à moyen terme (2%).

Il a également indiqué que le Conseil des gouverneurs se tenait près à ajuster tous ses instruments, et de manière appropriée, si nécessaire, ouvrant la porte à un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la BCE. Mais ces futures décisions seront désormais entre les mains de sa remplaçante Christine Lagarde, qui prendra ses fonctions le 1^er novembre.

Risques de retournement de l’économie

Concernant l’état de l’économie européenne, la BCE dresse un bilan mensuel plutôt morne. Si le président s’est félicité de l’augmentation des crédits accordés aux entreprises et aux particuliers et des pressions renforcées sur le coût du travail malgré des conditions de marché de l’emploi plus difficiles, force est de constater que le ralentissement de la croissance n’a pas encore permis de répercuter ces améliorations sur le niveau de l’inflation.

Pour l’institution de Francfort, le principal risque auquel s’expose la zone euro reste un retournement de l’économie, que ce soit au niveau international ou au sein de l’UE. Si la probabilité plus faible d’un hard brexit a amélioré la situation, les incertitudes demeurent, et, « malheureusement, tout ce qui s’est passé depuis le mois de septembre a démontré pleinement que la détermination du Conseil des gouverneurs à agir était justifiée ». Et, encore une fois, Mario Draghi a pressé les gouvernements à agir en menant à bon escient les possibilités offertes par leurs politiques fiscales nationales...

Statistiques américaines

De l’autre côté de l’Atlantique, les données économiques publiées cet après-midi ressortent contrastées : les commandes de biens durables sont en retrait de 1,1% au mois de septembre, après +0,3% en août en données révisées. Les commandes « core » baissent moins fortement de 0,3%. Les ventes de logements neufs baissent de 0,7% alors qu’elles avaient augmenté de 6,2% au mois d’août.

En revanche les PMI affichent une bonne tenue. Les services sont stables à 51 après 50,9 en septembre, et l’activité manufacturière se redresse légèrement à 51,5 après 51,1. Le PMI composite ressort ainsi à 51,2 après 51 le mois dernier.