Tensions géopolitiques et réapparition du coronavirus en Chine n’entament pas le moral des bourses européennes

Les indices européens se maintiennent dans le vert ce matin à l’ouverture, malgré un contexte géopolitique tendu et la réapparition de foyers d’infection du coronavirus en Chine.

A Londres, le FTSE 100 entame la séance vers les 6268 points (+0,42%). A Francfort, l’appétit des opérateurs du Dax 30 (Allemagne 40) est un peu moins prononcé (+0,15%). A Paris, le CAC 40 (France 40) est proche des 4970 points.

Le Vieux Continent est inspiré par Wall Street, qui a a poursuivi sur sa lancée positive mardi, le Nasdaq terminant à 9895 points (+1,75%), le Dow Jones à 26 289 points (+2,04%) et le S&P 500 à 3124 points (+1,9%).

Baisse des indices en Chine continentale

En Asie, en revanche, le sentiment des opérateurs est davantage mitigé : l’aversion au risque a repris le dessus au Japon, le Nikkei cédant 0,56% après la parution d’une balance commerciale défavorable au mois de mai.

En Chine, les différents indices ont terminé en ordre dispersé : à Hong Kong, le Hang Seng (Hong Kong HS50) est parvenu à gagner 0,16% mais en partie "continentale", les deux références du marché, le Shanghai Composite et le Shenzhen Composite se sont repliés respectivement de 0,03% et 0,42%.

Observée depuis plusieurs jours, la résurgence de l’épidémie de coronavirus soulève les inquiétudes des places asiatiques.

Fermeture des écoles pékinoises

En Chine, le niveau d’alerte a été remonté d’un cran dans la mégalopole de Pékin (qui compte plus de 20 millions d’habitants), toutes les écoles ont à nouveau été fermées et certains quartiers observent des restrictions de déplacements, suite à la découverte d’une résurgence du nombre de cas liés à un marché alimentaire.

Depuis jeudi dernier, et après 55 jours sans aucune nouvelle contamination reportée, 137 personnes ont été testées positives dans la capitale, tandis que quatre autres provinces de la Chine ont signalé des cas émanant du marché de Pékin.

La hausse du nombre de malades est aussi surveillée aux Etats-Unis : six Etats ont enregistré hier leur plus forte augmentation du nombre de cas depuis le début de la pandémie (Texas, Floride, Arizona, Oregon, Oklahoma) tandis que le nombre de patients en soins intensifs augmente aussi fortement.

Tensions coréennes...

Deux foyers de tensions géopolitiques pèsent par ailleurs sur la confiance des investisseurs asiatiques :

Ces dernières 24h, la discorde entre les deux Corées s’est accentuée après que Pyongyang a détruit son bureau de liaison avec Séoul, mettant un terme symbolique à la détente entamée par les deux pays ces deux dernières années. La Corée du Nord, qui a déclaré son intention de réoccuper des zones démilitarisées à la frontière, avait fermé ses canaux de communication avec sa voisine il y a plusieurs jours, lui reprochant d’avoir organisé l’envoi de tracts de propagande pro-Séoul depuis son territoire.

Dans un geste d’apaisement, la Corée du Sud a proposé d’envoyer une délégation spéciale – composée de son conseiller à la Sécurité nationale et de son responsable des renseignements généraux – pour entamer des négociations, mais l’offre a été rejetée par Kim Jong Un, rapporte ce matin Reuters.

... et bras de fer au Ladakh

Plus à l’ouest, les relations entre l’Inde et la Chine ont également pris une tournure négative après un affrontement militaire inédit depuis 1975 dans la zone frontalière du Ladakh, entraînant la mort d’une vingtaine de soldats indiens. Dans cette zone disputée, plusieurs incidents entre les forces militaires des deux pays ont été rapportés depuis le début du mois de mai. Des pourparlers avaient été engagés il y a une dizaine de jours et un désengagement militaire avait été amorcé dans certains points de la région.

Pour autant, ces sources de risque ne pèsent pas en Europe et à New York, où les marchés actions continuent d’être soutenus par la Fed. « Le discours de Jerome Powell hier a rassuré les investisseurs, non pas sur la situation de l’économie mais plutôt sur le soutien sans faille de la réserve fédérale américaine. Par ailleurs, les informations concernant une nouvelle série d’aides de la part de l’administration américaine permet de soutenir un peu plus les marchés », observe Vincent Boy, analyste de marché IG France.

« Les marchés sont donc une nouvelle fois soutenus par les annonces d’aides substantielles, plutôt que par un réel espoir concernant le rebond économique annoncé par un grand nombre. Cette poursuite des aides sans précédent fait pourtant ressortir une économie à la dérive qui ne survit que grâce à une création de monnaie sans limite », souligne-t-il.

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