La BNP Paribas semble présenter une décote importante
L’action BNP Paribas a chuté de plus de 8% depuis le début de la semaine, pénalisé par une décision de jury populaire new-yorkais qui reconnait la banque française complice d’exactions au Soudan. BNP Paribas aurait concouru à des transactions commerciales dont les recettes ont financé l’armée et les milices du régime d’Omar el-Béchir.
Les jurés ont décidé que l’établissement était responsable pour chacun des trois plaignants qui avaient initié ce procès au civil et leur ont attribué des dommages et intérêts de 20,75 millions de dollars au total. BNP Paribas a d'ores et déjà fait part de son intention de faire appel, mais ce jugement pourrait toutefois faire jurisprudence et conduire la banque à payer une très lourde facture de plusieurs milliards de dollars selon une membre du comité consultatif de l'autorité bancaire européenne.
Entre l'instabilité politique française et cette décision de justice, l'action BNP Paribas est tombée à un plus bas de six mois, à environ 68€ cette semaine. Cette chute de 8 % (et de près de 20 % depuis le plus haut d'août) offre une décote qui paraît désormais excessive au regard du profil de l'entreprise. Le titre s'échange à un PE de seulement 6x (contre 9-10× pour HSBC/ING et 7-8× pour Santander/Intesa) et à un PB de seulement 0,7x, ce qui est peu pour une banque avec un retour sur fonds propres tangibles (RORE) d'environ 11% et aspirant à atteindre 13 % en 2028.
A moyen terme, la dissipation des nuages exogènes, la normalisation des multiples, un retour sur fonds propres tangibles supérieur à 10 % et un programme de rachat d’actions (autorisé à hauteur de 10 % du capital) offrent un levier de revalorisation important. Le potentiel baissier continue d’exister en cas de crise économique, d’instabilité politique plus importante, ou de fiasco judiciaire, mais il semble largement compensé par le potentiel haussier.