Les futures de Wall Street restent de marbre avant Powell

Les futures de la bourse de New York s’affichent sans tendance à moins d’une heure de l’ouverture de séance à Wall Street. Enregistrant des baisses comprises entre 0,01% et 0,05%, les contrats à terme sur les indices américains ont accueilli les dernières statistiques de l’économie américaine avec circonspection.

L’économie américaine a reculé de 31,7% au 2^e trimestre

D’après la deuxième estimation du Bureau of Economic Analysis, le PIB du 2^e trimestre des Etats-Unis s’élève à -31,7%, un chiffre en amélioration de 0,8% par rapport aux premiers calculs qui l’évaluait à -32,5%. La composante "ventes", et dans une moindre mesure celle des "dépenses de consommation" ont été révisées à la hausse, mais les données d’inflation et les bénéfices des entreprises ont été revus en baisse.

Côté emploi, les statistiques ne reflètent pas d'amélioration notoire. Le nombre d’inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ressort pour sa part légèrement supérieur aux attentes à 1,06 million, alors que le consensus tablait sur un million de nouveaux inscrits. La moyenne mobile à quatre semaines baisse toutefois à 1,068 million grâce à une révision des chiffres de la semaine précédente à 1,104 million (contre 1,106 pour les premières estimations).

Le test de Jackson Hole...

Après la publication de ces chiffres, l’attentisme demeure à Wall Street, quasi à l'équilibre avant le discours de Jerome Powell à l’occasion du symposium de Jackson Hole, prévu peu après 15h. C’est cet événément qui déterminera l’humeur du début de séance. Le président de la Réserve fédérale américaine devrait normalement préciser les contours d’une politique monétaire repensée sur laquelle la banque centrale planche depuis deux ans.

« Jusqu’à maintenant, la Fed remplissait un double mandat de stabilité des prix (inflation à 2%) et de soutien au marché de l’emploi. Le centre de gravité du Comité pourrait être déplacé du côté du marché de l’emploi […] au détriment du contrôle strict de l’inflation à 2% », explique Valentin Aufrand, analyste de marché indépendant.

Vivement souhaité par Wall Street, ce changement, s’il se confirme, devrait peser sur le cours du dollar au profit de l’euro cet après-midi, et soutenir les indices. A moins que la prise de parole de Jerome Powell déçoive les marchés par manque de clarté ou « d’ambition » et entraîne l’effet inverse. Dans la mesure où les attentes sont fortes, il est très probable que la séance soit empreinte d’une importante volatilité.

... après une énième journée de records à Wall Street

Mercredi, la bourse de New York a de nouveau terminé sur de belles hausses. Le S&P 500 a fini sur un quatrième record de clôture consécutif à 3478,73 points.

Alors que les valeurs de la tech ont poursuivi leur ascension, le Nasdaq a enregistré son 39^e record de clôture depuis le début de l’année à 11 665,06 points. Salesforces, qui intègrera le Dow Jones lundi, a bondi de plus de 26%, et Netflix de 11,61%.

Symbole de l’inflation démesurée de la valorisation de la tech américaine, Jeff Bezos, le patron d’Amazon, a franchi hier la barre des 200 milliards de dollars de fortune personnelle – une première dans l’histoire de l’humanité – à la faveur d’une valorisation supplémentaire de plus de 5 milliards de ses actions Amazon (+2,85%) en une seule journée.

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