Vente Russell 2000 : Le risque de correction augmente après le sell-off

Des signaux techniques similaires suggèrent le début d’un retracement

Wall Street a ouvert la semaine en vert après la séance « noire » de vendredi, porté par un léger apaisement du bras de fer sino-américain. Pékin a défendu ce week-end l’extension de ses contrôles à l’export sur les terres rares, affirmant la légitimité de ses nouvelles licences, tandis que Washington a brandi la menace de droits de douane à 100 % au 1er novembre. Malgré la rhétorique, le Trésor a laissé entendre que la désescalade est engagée et qu’une rencontre Trump-Xi en fin de mois reste « sur les rails ». Les marchés ont saisi ce signal de pause après la pire séance depuis avril, notamment sur les semi-conducteurs.

Sous la surface pourtant, la dynamique s’est nettement détériorée. Vendredi, la proportion d’actions inscrivant un plus bas d’un an sur le NYSE a bondi, tandis que moins de 40 % du Russell 3000 se maintiennent désormais au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours. Historiquement, ce type de dégradation simultanée, proche d’un sommet annuel, marque souvent la fin d’une phase d’expansion. Les investisseurs dominants commencent à protéger leurs gains avant que la foule ne perçoive le changement de régime, réduisant ainsi la probabilité d’un rebond durable.

Graphique journalier du cours du Russell 2000 - niveaux clés

Le Russell 2000 pourrait corriger jusqu’à 2300 points à court terme

La hausse entamée en avril pourrait donc avoir épuisé son momentum. Les valorisations, déjà tendues (le S&P 500 se paie plus de 22 fois les bénéfices attendus, contre une moyenne historique de 16) laissent peu de marge à l’erreur. Dans ce contexte, une correction ordonnée de 5 à 10 % sur les grands indices américains semble désormais le scénario central.

Le Russell 2000 reste le maillon faible. Ses composantes, plus cycliques et souvent déficitaires, affichent un PER moyen de 34, un niveau rarement soutenable en phase de ralentissement. En décembre 2024, un ensemble similaire de signaux de faiblesse de la participation avait précédé un recul de près de 10 % du Russell, avant que le S&P 500 et le Nasdaq ne suivent quelques semaines plus tard en mars de cette année.

Tactiquement, un rebond technique de court terme reste probable, mais la voie de moindre résistance demeure désormais celle d’une consolidation/respiration. Tant que la confiance macro et politique reste fragile, les investisseurs privilégieront la préservation du capital à la recherche de performance, laissant aux publications du trimestre et au sommet Trump–Xi le soin de redéfinir la prochaine séquence de marché.