Marchés financiers : bilan du mois de mai

Marchés financiers : inflation, politique monétaire et Bitcoin

Les craintes inflationnistes ont refait surface durant le mois de mai, alors que celles-ci avaient déjà causées des secousses importantes sur les indices américains au mois de février dernier.

En revanche durant le mois écoulé, malgré les données économiques montrant une hausse généralisée des prix, les discours répétés de Jerome Powell et des membres du FOMC sur le caractère transitoire de ce phénomène ont permis aux investisseurs de rester complaisants et les marchés sont parvenus à poursuivre leur tendance haussière.

La hausse du prix des matières premières, les pénuries de composants dans certains secteurs, la hausse des salaires du fait des pénuries de mains d’œuvre et bien sûr, la politique monétaire ultra accommodante de la réserve fédérale américaine, sont autant de facteurs qui devraient mener à une inflation importante et surtout durable.

Les banquiers centraux font tout ce qu’ils peuvent pour conserver une politique monétaire très accommodante et continuent de se justifier par le fait que l’économie a encore besoin de soutien.

En revanche, avec une croissance attendue au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis, la justification devient délicate et la Fed se tourne vers le marché de l’emploi, encore en phase de rétablissement. En effet, chaque statistique sur l’emploi publiée sous le consensus permet aux marchés de progresser car les investisseurs anticipent une poursuite du rythme d’achats d’actifs opérés par la réserve fédérale.

Au-delà de ses craintes, le marché des cryptomonnaies à subit une très forte chute et le cours du Bitcoin a baissé de plus de 50% sur la période, passant de près de 65 000 dollars le 14 avril, soit le jour de l’introduction en bourse de Coinbase, à 30 000 dollars au plus bas de mai.

Cette tendance pourrait se poursuivre sur le mois de juin et mettre en doute les théories de certains sur le caractère de valeur de réserve des monnaies digitales, au détriment de l’or. En effet, à la différence du BTC, ce dernier a progressé sur la même période alors que les craintes inflationnistes grandissaient.

Après mai, la BCE et la Fed seront surveillées par les investisseurs en juin

Cette gymnastique réalisée par la Fed (et la BCE) pourrait devenir de plus en plus délicate à mesure que les données économiques sur l’emploi et l’activité s’améliorent.

Ainsi, la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE le 10 juin sera suivi avec attention mais Christine Lagarde ne devrait pas modifier le montant des rachat d’actifs mensuel. Nous serons surtout attentifs en juin aux indices des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis, publiés le même jour.

L’IPC core, qui exclut l’énergie et l’alimentation, jugés trop volatils, est attendu au plus haut depuis 1993 à 3,4%. La précédente publication faisait ressortir une croissance de 3%, soit la plus importante croissance depuis 1995.

La semaine suivante nous surveillerons le discours de Jerome Powel, à l’occasion duquel le président de la réserve fédérale pourrait adopter, une nouvelle fois, un discours rassurant sur le caractère transitoire de l’inflation.

La question est de savoir jusqu’à quand les investisseurs accepteront cette position, alors que les données vont toutes dans le sens contraire et montrent une inflation grandissante et durable.